Sunday, December 13, 2009

C'est ça que ça fait la pression sociale!

La première page du livre que je suis présentement en train de lire, intitulé Ferdydurke, est vraiment venue me chercher. Je voulais en partager quelques phrases. On vit tous un peu cette angoisse je crois, à un moment ou à un autre.

"Réveillé en sursaut, je voulais filer en taxi à la gare, il me semblait que je devais partir, mais à la dernière minute je compris avec douleur qu'il n'y avait en gare aucun train pour moi, qu'aucune heure n'avait sonné. Je restai couché dans une lueur trouble, mon corps avait une peur insupportable et accablait mon esprit, et mon esprit accablait mon corps et chacune de mes fibres se contractait à la pensée qu'il ne se passerait plus rien, que rien de changerait, rien n'arriverait jamais et, quel que soit le projet, il n'en sortirait rien de rien. C'était la crainte du néant, la panique devant le vide, l'inquiétude devant l'existence, le recul devant l'irréalité, un cri biologique de toutes mes cellules devant le déchirement, la dispersion, l'éparpillement intérieurs. Peur d'une médiocrité, d'une petitesse honteuses, terreur de la dissolution et de la fragmentation, frayeur devant la violence que je sentais en moi."

-- Witold Gombrowicz, 1937

Bon je suis rendue à la page 80 et c'est pas aussi bon que je pensais, mais possiblement une bonne introduction à la littérature polonaise.

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